Sport : Tennis de Table

C’est de la balle !

Entretien avec des Champions de France

Le Lycée Léonard de Vinci est devenu pour la 5ème année consécutive, champion de France UNSS de Tennis de Table après avoir glané une médaille de bronze, inattendue mais néanmoins méritée, l’an dernier lors des Mondiaux ! Rencontre avec Adrien Beretta, Titouan Raymond et Anatole Ogier, trois membres de cette « Dream Team » accompagnés de Vincent Prevel, leur entraîneur et de Didier Duhaze leur professeur d’EPS.

 

Qu’est-ce que cela vous fait d’être champion de France ?
Titouan Raymond : On est très heureux de cette victoire même si elle avait été annoncée en amont. 5 fois d’affilée, c’est du jamais vu pour une section sportive scolaire ! Concernant la finale, on bat le club de Nîmes chez lui après avoir dominé cette compétition.
Vincent Prevel: Avec tout un public contre nous ! Une ambiance surchauffée qu’on a finalement éteint au cours de la finale.
Didier Duhaze : à 2-1 dans le dernier match, les spectateurs étaient encore bien présents !
Vincent Prevel : En fait, Nîmes avait dans ses rangs, un joueur qui avait très bien joué durant toute la compétition donc le public poussait. En finale, il a bien débuté mais on a résisté et lorsque l’on a contre-attaqué, il a cédé et le public s’est éteint !

Pourquoi avoir choisi ce sport ?
Adrien Beretta : J’ai commencé à la Ruche. On m’a proposé différents sports et j’ai choisi le tennis de table, ça m’a plu puis par la suite on m’a demandé de rejoindre le club de Levallois et cela fait maintenant 7 ans que je suis ici et je ne regrette pas du tout mon choix.
Titouan Raymond : J’ai commencé dans le club d’Eaubonne (95) à l’âge de 6 ans ½ un peu par hasard. Au début je ne peux pas dire que cela m’ait plu car j’étais nul ! (Rires) Ensuite j’ai fait quelques bons résultats, j’ai « kiffé » puis je me suis installé parmi les meilleurs Français. Pour évoluer, il a fallu que je quitte Eaubonne pour Levallois, un club recommandé quand on veut franchir un palier.
Anatole Ogier : J’ai commencé à l’école primaire. J’ai fait un stage ensuite au club de Levallois et j’ai tout de suite senti l’investissement et le professionnalisme de celui-ci. J’ai intégré l’année suivante la section sportive et puis c’était parti !

Ça représente combien d’heures d’entraînement par semaine ?
TR : ça varie en fonction des années ! (Rires)
AB : Moi je dois être à 10h environ…
TR :..ça peut aller au-delà ! Mais oui 10h en moyenne.

N’est-ce pas trop difficile de jongler entre les entraînements, les compétitions et les cours au lycée, surtout en cette année de Baccalauréat ?
TR : C’est sûr, on a moins de temps que les autres pour réviser.
AO : Le plus dur c’est de savoir s’organiser !
AB : Une fois que l’on a pris l’habitude, ça va tout seul !
TR : Il y a des périodes plus fatigantes que d’autres mais bon il faut un peu de volonté !

Que va-t-il se passer après le Bac ? Vous souhaitez devenir professionnel ?
AB : En ce qui me concerne, je vais devoir accorder moins de temps au sport car je souhaite faire des études de médecine. Mais j’y reviendrai quand j’aurai un peu de temps histoire de taper la balle.
TR : Je vais essayer de m’entraîner plus mais je ne sais pas où cela va me mener car je souhaite aller en fac. L’avenir professionnel est à l’heure actuelle un peu flou.
AO : Pour ma part, c’est plus délicat (Rires). Je ne suis pas sûr de continuer. Peut-être à cause d’un manque de motivation. Ça fait 8 ans que je suis là, j’ai toujours aimé le club mais je pense que c’est le sport en lui-même qui provoque cette perte de motivation.

Revenons à la compétition. Vous êtes donc Champion de France mais vous avez également représenté nos couleurs lors des Championnats du Monde l’an dernier. Racontez-nous la belle aventure de cette médaille de bronze ?
AO : On avait participé aux championnats du monde en Italie en 2012 et on avait pu constater la différence de niveau entre les France et les Mondiaux, la différence entre les Asiatiques et les Européens. Aux Mondiaux de l’année dernière, faire 3ème avec le niveau de jeu qu’il y avait, c’est fort. Il y avait quand même le meilleur joueur Européen qu’on a d’ailleurs battu par équipe.
TR : C’est sûr, il y a une belle différence. De belles infrastructures, des grands joueurs avec plus d’expérience. Ce qui est fort, c’est que l’on n’était pas attendu contrairement aux championnats de France. On avait certainement moins de pression donc on a tout lâché et c’est passé.
AO : Le fait de jouer en France nous a également aidés. Il y avait une certaine ferveur mais également une sacrée tension sur les bancs des équipes ! (Rires)

 

J’imagine que vos entraîneurs sont fiers de vous ?
TR : Pas toujours ! (Rires) mais l’année dernière, ils l’ont quand même été ! Plus sérieusement, ils l’ont vécu avec nous cette médaille de bronze !
VP : C’est de toute façon une histoire commune. Tous les entraîneurs du club ont une certaine exigence avec eux. Ils le disent pas toujours mais on les embête pas mal afin qu’ils s’améliorent dans leur pratique sportive mais également humainement. Après on vit des moments de compétition qui sont la réalisation de toutes les séances d’entraînement. C’est un moment attendu où toutes les émotions sont présentes et intenses. Ce qu’ils ont vécu l’année dernière avec Guillaume Germond est juste exceptionnel ! Et ce moment restera gravé dans leur mémoire !

Quelles sont les valeurs que transmet le tennis de table ?
TR : Les mêmes valeurs que beaucoup d’autres sports après la différence se fait au niveau des clubs. A Levallois, il existe des valeurs de communauté, de respect, de combativité, de volonté.
VP : C’est un sport où la nervosité monte plus rapidement que dans d’autres sports. La maîtrise de soi est fondamentale. On peut rapidement perdre le contrôle car la balle part dans tous les sens, l’adversaire est très proche.

 Un dernier mot ?
TR : Le club recherche des licenciés ! (Rires)

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